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Christopher arrive 8ème à Pointe à Pitre

16/11/2010

IL L'A FAIT !! Après 16 jours de mer et quelques 3500 milles parcourus, Christopher et son 60 pieds DCNS 1000 sont arrivés à bon port en Guadeloupe !

Communiqué de presse suite à son arrivée :

Christopher Pratt mène à bien sa première grande transat en solitaire.

Grâce au programme des Filières du Talent DCNS, dont il a remporté fin 2008 le volet sportif, Christopher Pratt vient de mener à terme son « rêve de gosse ». Il a bouclé sur un monocoque de 60 pieds sa première Route du Rhum. L'arrivée de Christopher en Guadeloupe conclut - une première dans l'histoire de la voile - les trois années d'un programme social et sportif inédit, basé sur la transmission du savoir. A son arrivée à Pointe à Pitre, Christopher a été chaleureusement accueilli par Marc Thiercelin, parrain du programme, et tout le Team technique.

Le jeune skipper marseillais, qui a bénéficié de deux années d'apprentissage et de formation aux côtés de Marc Thiercelin, a dû se surpasser pour mener à terme son aventure sportive. Pour sa première traversée de l'Atlantique en course sur l’un des grands monocoques de la classe Imoca, la compétition a été particulièrement éprouvante. Christopher, après s’être longtemps battu à l’avant du peloton, a fait face à une météo capricieuse et à une panne de moteur qui l’a privé d’énergie. Les six derniers jours de course ont été complexes à gérer nerveusement et physiquement. Sans électronique – donc sans fichiers météo -, sans aide à la navigation (quille notamment) et surtout, sans pilote automatique, Christopher a réussi à mener DCNS 1000 à l’arrivée en Guadeloupe. Rivé au cockpit du monocoque dans lequel il avait sorti un pouf à bille pour pouvoir s'allonger, barrant de la main ou du pied, le skipper dit avoir vécu cette fin de course comme une étape de solitaire du Figaro.

Retour sur cette aventure inédite avec les premières réactions de Christopher Pratt, au terme de son apprentissage et de sa formation dans le cadre du programme des Filière du Talent DCNS : 

Comment avez-vous vécu cette première transat ? Dans quel état physique et moral êtes-vous ?
« Il n'y a pas eu un moment de répit. Quand on part sur la Route du Rhum, on s'attend à ce que ce soit dur, mais à ce point, je pense que je ne pouvais pas l'imaginer. On a eu une première semaine qui était hyper intense, hyper physique, avec des conditions musclées, et derrière ça, des conditions où il n'y avait plus du tout de vent, et par dessus, la panne moteur à quand même six jours de l'arrivée. Au niveau mental, c'était vraiment super dur. Physiquement, c'est drôle, là, je ne me sens pas encore trop fatigué, je suis encore dans le rythme du bateau, mais c'est vrai que je ne sais pas depuis quand je n'ai pas dormi. En fait, je ne me rappelle pas, je suis resté à la barre depuis 4 jours je crois, ou 5 jours, je ne sais plus. Je somnolais parfois allongé, avec la barre au bout du pied ou au bout de la main, alors le bateau allait un peu en zigzag, mais avoir pris un vrai moment pour dormir, je m'en rappelle plus ».

Dans quel état est le bateau DCNS 1000 ?
« A part ce problème de moteur, et donc de charge batterie, il n'y a rien d'important à déplorer. Toutes les voiles sont là, elles ne sont pas abimées, il n'y a aucune casse dommageable pour la marche du bateau. A part ce problème de batterie et les petites réparations courantes, les bouts, les poulies qui sont abimées, les petites choses comme ça, le bateau est prêt à repartir demain pour le retour ».

Quelle analyse à chaud pouvez-vous faire de votre course ?
« Je suis juste dans le ouf de soulagement d'être arrivé et dans la déception de ne pas avoir pu faire 6ème, parce que je pense que ça aurait été mérité par rapport à ce qui s'est passé pendant la course. Le début de course était vraiment hyper positif, j'étais bien dan le match avec les autres camarades. Donc voilà, c'est comme ça, il faudra revenir plus tard, dans 4 ans !..».

Quels ont été pour vous les plus – le meilleur souvenir – et les moins, sur cette transat ?
« Je vais commencer par évoquer le plus mauvais moment. Il est survenu quand j'ai vraiment pris conscience que le moteur était hors d’usage et que, donc, je n’aurai plus d'énergie alors qu’il me restait 700 milles à faire. Je ne voyais vraiment pas comment ça allait se terminer. C'était vraiment une journée de cauchemar. J'en ai pleuré.
Après, il y a eu des moments vraiment difficiles dans la pétole avec le bateau qui faisait des 360°. On ne voit pas la fin...
Le meilleur souvenir : il y en a plusieurs. Par exemple, quand on fait des surfs à 26-27 nœuds, à la fois c'est très stressant, et à la fois c'est hallucinant d'être sur ces bateaux là qui vont à de telles vitesses. Il y a des moments toujours éphémères, toujours particuliers, des moments où le bateau glisse tout seul sur une mer plate avec un coucher de soleil, des petits moments furtifs comme cela.Je garde un très fort souvenir aussi de la vacation avec les jeunes et les gens de mon club à Marseille, cet engouement, ça m'a vraiment fait chaud au cœur et ça a été un bon moment aussi.Mais le vrai moment magique, c'est cette arrivée. A 20 milles de la ligne, Marc et toute l'équipe sont venus à ma rencontre, et le passage de la ligne, avec Lucile, ma fille et Alex, ma femme qui sont montées à bord. C'était hyper émouvant et complètement magique de vivre ça avec eux. Ça faisait deux semaines que je rêvais de ça. L'arrivée, c'est à peu près la seule chose qui s'est vraiment passée comment je m'y attendais ».

Quelle est la situation dans laquelle vous avez particulièrement apprécié votre apprentissage ?
« C'est un ensemble de chose, mais le but était de transmettre le maximum d'expérience en un minimum de temps, et d'apprendre à gérer ces bateaux là et ces courses là en solitaire. Je pense que Marc a réussi cela, à me faire passer un maximum de choses sur le temps imparti, et j'espère que la manière dont j'ai mené le bateau à bon port et en bon marin le confirme aujourd'hui ».

Quel message souhaitez-vous adresser à Marc Thiercelin ?
« Je pense que l’objectif est atteint et que Marc doit être satisfait de la manière dont j'ai mené le bateau à bon port, dont j'ai géré la course et ses aléas. C'était le but du projet et je crois que le travail est fait, notamment en ce qui concerne le chemin parcouru depuis 2008 et les sélections en Figaro. Même si j'aurais vraiment aimé offrir une belle place à tout le monde, et si je suis un peu déçu par le résultat ».

Et à DCNS ?
« Je suis extrêmement reconnaissant, extrêmement content, comblé de ce projet là, de la confiance qu'ils m'ont accordée et j'ai vécu trois ans extraordinaires. Maintenant, à moi de voler de mes propres ailes et d'utiliser cette expérience, autant maritime qu’humaine et sociale, pour rebondir et convaincre d'autres partenaires pour la suite ».

Marc Thiercelin, parrain du programme des Filières du Talent DCNS :
« Christopher a réussi à atteindre l'objectif – et le rêve de gosse – qu'il s'était fixé en prenant part au programme des Filières du Talent DCNS : participer à la Route du Rhum, traverser l'Atlantique en solo sur un bateau « géant », être classé à l'arrivée. Pour DCNS et moi même, le but de ces deux années de transmission du savoir était d'amener un jeune skipper à participer à une grande course, et il a été atteint. Il a réussi, à 29 ans, à mener à bien sa première grande transat, et il a aujourd'hui toute une carrière devant lui, c'est ce que je lui souhaite. L' « apprenti » a été à la hauteur de la confiance qui lui a été accordée en comprenant et en remplissant pleinement son rôle à l'intérieur des Filières du Talent DCNS ».

« Alors que c'était sa première compétition en solitaire sur 60 pieds après seulement deux années de formation sur ce support, Christopher a lutté avec les meilleurs durant la première partie de la course », a souligné Christophe Lachnitt, directeur de la communication du groupe DCNS et initiateur des Filières du Talent DCNS. « Il a ainsi démontré que la transmission du savoir réalisée avec Marc Thiercelin, une première dans l'histoire de la voile, avait porté ses fruits. Il a ensuite rencontré des problèmes techniques et météorologiques. Dans ces conditions difficiles, il a fait preuve d'une remarquable combativité. Christopher et Marc peuvent être fiers de l'aventure humaine et sportive qu'ils ont vécue et qu'ils nous ont fait vivre ». 



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